Entre José Mauro de Vasconcelos, et Peter S. beagle, je m’amusais parfois à écrire quelques poèmes sans grand intérêt. Je fis même, sur plusieurs chansons dont le disque vinyle avait en face B la piste son sans la voix, trois chansons… à présent ça me laisse songeuse, mais c’était marrant !
En fait à cette époque, je fis la plus grosse bêtise de toute ma vie, je laissais tomber mes études et je me mis à travailler dans une maison de retraite en tant qu’agent de service. J’étais alors assaillie par une peur incontrôlable et sans fondement : la peur de perdre ma mère, alors je voulais pouvoir voler de mes propres ailes… travailler, était la seule chose à faire, mais j’ignorais ce que je voulais faire, en fait, je n’avais pas d’envie, pas de voie… rien qu’une peur inutile et stérile.
Sans idée pour l’avenir, sans personne pour partager avec moi cette angoisse, sans oser m’en confier à qui que ce soit, j’étais seule. Je ne terminais donc pas ma seconde et je commençais à travailler dans un domaine qui et c’était évident depuis le début, ne me convenait pas.
J’avais toujours vécu hors de tout, hors du monde… dans mon monde, j’avais été un Alien pour mes camarades de classe, je le restais pour mes collègues et ils ne me comprenaient pas plus que moi je ne les comprenais.
Ma vie n’avait pas de sens, juste, je prenais un chemin. Le seul que je voyais, parce que les autres, ils étaient cachés par une forêt dense de peurs, d’incompréhensions et de doutes.
Je ne savais rien faire, alors quoi faire ?
Je me sentais vide d’idée, rien ne me venait seule l’envie de survivre, même pas de vivre, me tenaillait, et comme j’avais peur d’une chose qui n’était pas là, mais dont l’inexistence m’était invisible, je pris la seule voie qui me donnerait de quoi vivre, le travail… peu importait alors qu’il me plaise et que je m’y sente bien.