Quand j’étais petite, j’étais fascinée par un disque que ma mère m’avait acheté, « Les fables de la Fontaine » dites par Gérard Philippe.
Autour de moi, ma mère et mon grand père me récitaient des poèmes ou des fables et souvent je les voyais lire, mais même si déjà j’aimais les poèmes (ceux qu’eux me récitaient, pas les poèmes idiots que l’on m’apprenait à l’école…) je ne manifestais que peu d’attrait pour la lecture, jusqu’à mes dix ans, le seul livre que je lisais était «Le petit prince».
En fait, j’en voulais aux livres, je pensais qu’ils me volaient ma mère et intérieurement, je me disais :
- Moi quand je serais grande, je lirais pas, comme ça mes enfants ils m’auront tout à eux !
Promesse bien légère, dès qu’une maîtresse un peu plus maligne que les autres me mit en mains un livre de Roald Dahl, vers mes onze ans, je commençais à aimer. Je relisais le petit prince, et des poèmes plus fins que ceux que j’apprenais auparavant me furent enseignés, je fus heureuse de pouvoir les apprendre et surtout de les lire. Mais encore à cette époque, je lisais pour l’école, jamais pour moi.