La forme du fond ?

Créer c’est comme une drogue bénéfique. Quand j’écris, peu importe le monde autour de moi, je suis heureuse, quoi que j’écrive, les problèmes arrivent toujours après… mais une chose que j’ai régulièrement entendu au cours de ma vie m’a constamment posé problème, la phrase qui de toute éternité m’a été répétée est « Le fond, c’est la forme. » c’est apparemment de Victor Hugo, ce grand écrivain, cette immense monument de la littérature… Mais je ne suis pas sûre que ce soit juste. D’une part il faut quelque chose à mettre en forme, si on met en forme rien, la forme pourra être magnifique, il n’y aura rien. Si tant est que l’on puisse mettre en forme rien… vous me suivez ??? 

Et puis il y a les mangas, ou l’important justement, c’est une forme de fond, je dis une forme parce que le dessin n’a pas d’importance, il peut être de qualité moyenne, si l’histoire est bonne le manga l’est… toute proportion gardée quand même, je vous l’accorde. Et puis même si ce fond qu’est l’histoire dans le manga est le plus important, il reste quand même la façon de l’exprimer.

Pourtant la question du fond c’est la forme me plonge toujours dans un abîme de perplexité où je me sens prendre forme dans mon fond. Le fond de mon histoire m’importe et je ne veux pas qu’il disparaisse derrière une forme aussi jolie soit-elle, car, comprenons nous bien, si la forme devient si belle qu’elle en est remarquable, on risque d’en oublier le fond, ce que j’ai sortie de mes tripes pour vous l’offrir, ce pourquoi durant un, deux ou trois ans j’ai souffert pour le mettre sur papier (tout ça c’est avant la correction) parce que ce qu’on retient, c’est ce qui saute aux yeux n’est-ce pas, et si la forme est superbe, on en oublie l’histoire, à moins bien sur que l’écrivain ait le génie de Simenon et parvienne à la faire oublier, la forme, au profit du récit qu’est le fond… compliqué hein… et moi dans tout ça, où je suis, il reste quoi de moi quand je donne à lire ce que j’ai rédigé… le fond ou la forme ?

J‘en sais rien mais j’aimerais bien le savoir. Et la forme, c’est pas une question banale, c’est la dentelle qui constitue le découpage et les mots, la façon de les agencer, c’est la différence entre être Céline, Proust, Chateaubriand, Balzac, Madame de Sévigné ou le premier quidam venu !


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