Quand j’écris, au fil des phrases, des lignes, il m’arrive de chercher mes mots, et parfois je ne les trouve pas, or j’ai besoin des mots… pour que l’on comprenne de quoi je parle, avoir les mots pour s’exprimer… les trous de mémoire, le mot qui m’échappe, plus que la page blanche, c’est ça qui m’angoisse, ma hantise.
Je ne suis jamais restée devant ma page sans idées à y jeter… enfin non, ça c’est un gros mensonge que je vous fais, ça m’est arrivé, si quelqu’un me dit écris moi ceci ou cela, là on peut être sûr que ça viendra pas, ou difficilement, pareil, je suis une catastrophe pour écrire une lettre à un employeur ou à un éditeur, ma tête se vide c’est une horreur !
Mais, si je me mets devant une feuille pour écrire, je sais pas trop pourquoi, je trouve toujours un truc à raconter, mais avec deux ou trois dicos à côté, c’est mieux ! Parce que parfois hélas, je perds mes mots, et je les retrouve pas, mais que j’ai ou non mes mots, quoi qu’il arrive, je devrais toujours revoir mon texte, une dizaine, une vingtaine de fois, peu importe, on ne fait pas un roman sans se relire, se réécrire, jouer les Pénélope, défaire et refaire si ça ne va pas, même si on est content, ne pas se satisfaire d’un compromis qui ne donne pas l’idée que j’avais en tête. Quand j’ai trouvé comment faire passer l’idée, le sentiment, l’action ou la sensation que j’ai, je m’y engouffre, je m’y plonge et je ne changerais pas un mot, mais pour que cette certitude existe, combien de fois aura-t-il fallu que je revoie mon métier, mon ouvrage ?